Lorsque j’étais photographe publicitaire, lors des castings, les agences classaient la plupart du temps les femmes en deux catégories : « la ménagère de moins de cinquante ans » ou « la fille sexy qui fait vendre ». Et je ne parle pas des interminables discussions pour savoir quelle couleur de peau elles devaient avoir. [Mais ça, c’est une autre histoire !] Dans tous les cas et partout ailleurs, les femmes étaient « le sexe faible ».
Est-ce que tout cela a changé ? Pas vraiment ! Nous pouvons constater avec désolation qu’en 2022, si on parle et on s’agite beaucoup en façade, dans les faits rien ne change.
Le projet ANIMALES, titre volontairement ambigu, interroge sur l’incroyable détermination qui balise le chemin imposé [ou non] à la femme, mais aussi sur le pouvoir qu’elle exerce naturellement [ou pas] sur l’Homme, quand on ne voit naïvement ou sournoisement qu’envie, faiblesse ou compassion.
Mon travail photographique, dans son ensemble, est une réflexion anti-documentaire qui fait appel à une construction méticuleuse issue de mon imaginaire. J’aime l’esthétique de la beauté humaine, la mise en scène allégorique dérisoire ou désinvolte, le second degré, le paradoxe qui interpelle plutôt que la laideur froide d’une réalité qui nous submerge à tel point que l’on finit par se réfugier en elle comme pour se rassurer de n’être que spectateur.